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+ 1. Je sais que Punu a raison puisqu'il confirme mon analyse du recyclage gnostique à travers l'avatar de la matrice maléfique et ses déclinaisons manichéennes éculées au moyen d'un système de trucs dont le spectateur attentif n'est pas dupe, comme la transformation du monde par la volonté, le jeu de bonneteau entre le monde des apparences illusoires et le monde "vrai", la possibilité pour les élus de s'éveiller à l'intérieur du rêve, etc. C'est du déjà-vu et du très convenu.
La structure paradoxale du double (être à la fois lui-même et l'autre) prend sa source dans l'illusion, c'est à dire dans la scission d'un événement unique en deux évènements. Cette scission est rendue possible par la propension, chez l'être humain, de la mise à l'écart du réel lorsque celui-ci se montre déplaisant. L'être humain manifeste une tolérance toute relative à l'égard du réel, tolérance conditionnelle et provisoire qui peut être suspendue n'importe quand. Mais “s'il insiste et tient absolument à être perçu, il (le réel) pourra toujours aller se faire voir ailleurs“.

C. Rosset.

Et le thème du film c'est ça justement : l'histoire de l'acceptation par Di Caprio de la mort de sa femme, sur fond de minotaure et de fil d'Ariane.

L'échelle de Jacob version 2010 donc ?

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L'échelle de Jacob version 2010 donc ?

D'une certain façon oui, sauf qu'ici il n'y a pas d'"illumination" pour le personnage principal, juste une acceptation d'un fait déjà connu, de plus la structure du récit est transparente. Ce dans quoi je vois un signe d'intelligence de la part de Nolan puisque les poncifs du film sur le rêve veulent qu'on fasse au contraire un montage tordu et intriguant. Mais bon, si c'est pour que tout le monde dise "aah mais c'est existenz/matrix/dark city/l'echelle de Jacob/la moustache/[insérer ici n'importe quel film qui parle de rêves que le wanabee historien du cinéma a vu]" autant jeter des perles aux pourceaux.

Le cliffhanger qui amènerait à une révision complète du film n'est qu'un leurre, et ceux qui ont la décence de lire les génériques avant de s'improviser expert cinéphile ne sont pas dupes.

DiCaprio est au départ un homme obsédé à chaque instant par le fait de savoir s'il est dans un rêve ou non, et il finit par abandonner cette attitude. Si on veut absolument plaquer ça à un cadre gnostique, c'est bien un rejet du gnosticisme qu'il faut voir. Mais c'est de toute façon peu pertinent.

Enfin, je ne vois même pas comment on peut louper le thème de l'affrontement du minotaure (le souvenir de sa femme) au cœur du labyrinthe. Un personnage s'appelle Ariadne quand même !

Ce fil déborde de fatuité et d'esprit moutonnier, c'est révoltant. On a même des "cinéphiles" qui se font une idée d'un film sur sa bande-annonce.

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"L'acceptation de la mort de sa femme" est autant le thème du film que la relation entre Jésus et Marie-Madeleine est celui des Évangiles. N'importe quoi, franchement.

Ah oui, donc je suppose que tu peux soutenir ce point de vue.

Ou alors tu n'est intervenu que pour étaler ta culture ?

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J'avais oublié qu'il est parfaitement inutile de discuter avec un groupie de l'objet de sa passion car il se situe par-delà argument et raison.

nb : puisque tu es versé dans l'herméneutique des prénoms, il ne t'aura pas échappé qu'un des personnages s'appelle Yusuf, qui est justement le prénom d'un des prophètes du Coran révéré pour sa capacité à interpréter les rêves…

12.4. Un jour, Joseph dit à son père : «Ô mon père ! J'ai vu en rêve onze étoiles ainsi que le Soleil et la Lune prosternés devant moi !»

12.5. – «Mon fils, lui répondit son père, ne raconte pas ce rêve à tes frères, de peur qu'ils n'ourdissent un complot contre toi, car Satan est pour l'homme un ennemi juré !

12.6. Ainsi, ton Seigneur t'a choisi pour t'instruire dans l'art d'interpréter les rêves et pour parachever Sa grâce en toi et en faveur de la famille de Jacob, comme Il l'avait parachevée, jadis, en faveur de tes ancêtres, Abraham et Isaac, car ton Seigneur est Omniscient et Sage.»

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nb : puisque tu es versé dans l'herméneutique des prénoms, il ne t'aura pas échappé qu'un des personnages s'appelle Yusuf, qui est justement le prénom d'un des prophètes du Coran révéré pour sa capacité à interpréter les rêves…

Bah oui, Nolan a dit avoir pioché dans les mythes qu'il avait sous la main. Faut-il voir une intention gnostique dans la moindre référence au Coran.

Le but était de faire un film d'action pour l'été, inutile de surinterpréter. Par ailleurs les scènes de dialogues métaphysiques interminables que tu décris plus haut se trouvent où dans le film ? Dialogue il y a, mais il est toujours purement technique et se contente de décrire l'action ou d'expliciter les règles du rêve. Rien de "matriciel" là-dedans.

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Bah oui, Nolan a dit avoir pioché dans les mythes qu'il avait sous la main. Faut-il voir une intention gnostique dans la moindre référence au Coran.

Je pense que les multiples références sont aussi une technique marketing bien huilée cf. la composition inter-ethnique-confessionnelle-genre du commando de Predators. Pour le coup ça coute pas cher (un prénom), ce n'est pas risqué et ça ouvre la voie à la surinterprétation d'où phénomène de film-culte.

Cela dit une fois rentré de vacances j'irais le voir pour me faire une idée

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Je pense que les multiples références sont aussi une technique marketing bien huilée cf. la composition inter-ethnique-confessionnelle-genre du commando de Predators. Pour le coup ça coute pas cher (un prénom), ce n'est pas risqué et ça ouvre la voie à la surinterprétation d'où phénomène de film-culte.

Tout à fait, ça donne une impression de relief à peu de frais sans effrayer l'audience principale. C'est très efficace.

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Il y a deux types de personnes qui vont au cinéma.

Ceux qui ont la tête pleine et qui veulent se la vider.

Ceux qui ont la tête vide et qui veulent se la remplir.

Evidemment, quand une personne du second type va voir la même chose qu'une personne du premier type, leur avis sur ce qu'ils ont vu diffère radicalement. On se demande bien pourquoi.

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Il y a deux types de personnes qui vont au cinéma.

Ceux qui ont la tête pleine et qui veulent se la vider.

Ceux qui ont la tête vide et qui veulent se la remplir.

Evidemment, quand une personne du second type va voir la même chose qu'une personne du premier type, leur avis sur ce qu'ils ont vu diffère radicalement. On se demande bien pourquoi.

Moi ça dépend…

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Je traverse une période où je suis obsédé par l'ignorance (ne pas connaître ou ne pas connaître de manière juste) et la vanité (le désir de se faire valoir vis-à-vis des autres - différent de l'orgueil), aux niveaux micro et macro. J'ai l'impression que se sont des éléments fondamentaux de la société humaine qui ne sont abordés que de biais par les arts et sans prendre le temps de les approfondir. Je pense toutefois à Molière pour ces deux sujets. Mais mon… ignorance en matière d'arts est presque sans limite.

Connaissez-vous des films qui traitent en détails de l'ignorance et/ou qui traitent en détails et avec brio de la vanité ? D'avance merci !

ps: concernant Inception et le thème du rêve, je conseille la lecture d'un roman de de Nerval qui s'intitule Aurélia. On y retrouve la perte de la femme aimée et le mythe d'Orphée, l'effacement de la frontière entre rêve et réalité et une sorte d'appel au mysticisme pour sortir par le haut de cet état. C'est un très beau roman et un poème en prose.

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Tahckeray. La foire aux vanités et Barry Lyndon. Très Brit', une part importante de l'illustration de la vanité y étant : se faire paraitre aristo quand on ne l'est pas. Barry Lyndon en particulier, une des rares oeuvres où il n'y a que des méchants. Désespéré et amusant à la fois. En plus, la guerre de sept ans comme si on y était, et les petites cours d'Allemagne itou.

Pour la version romantique, Austen, je crois qu'il y a toujours un peu de ça dans chaque livre. Comment le frère traite ses soeurs dans Sense & Sensibility par exemple.

Et bien entendu, vanité est le thème central de Far from the madding crowd de Hardy. Je n'ai lu aucun de ses autres romans.

Bref, les Brits sont assez pointus sur ce thème.

Pour l'ignorance, je sais pas.

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J'ai aime l'Homme qui voulait etre roi. De toute facon, j'aime un film par defaut si Clint Eastwood ou Sean Connery y joue.

Dans Aguirre, je me demandais si l'acteur faisait semblant d'etre fou avec enormement de talent ou s'il jouait son propre role. :icon_up:

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[dailymotion]x65xl5[/dailymotion]

Ha ha ha, il gere. Ca fait du bien de voir un journaliste remis a sa place. :icon_up:

Je trouve qu'elle tourne tres bien cette interview, si seulement ca arrivait plus souvent. Qu'on leur inculque comment travailler.

Kinski monte dans mon estimometre. Il n'est pas fou, il a du talent.

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Connaissez-vous des films qui traitent en détails de l'ignorance et/ou qui traitent en détails et avec brio de la vanité ? D'avance merci !

L'un des thèmes de prédilection de deux de mes auteurs préférés, les frères Joel et Ethan Coen, est la connerie sous toute ses formes. J'ai vraiment l'impression que la stupidité les fascine (et ça depuis Miller's crossing au moins). Mais attention, pas seulement la connerie du petit redneck sous éduqué, car ils traitent aussi de celle de l'"overeducated twit" : le crétin à diplômes, le niais pontifiant ou l'ex de la Ivy League totalement aveuglé d'orgueil est un thème récurrent. On le retrouve par exemple dans Ladykiller (T Hanks), O brother (G Clooney), ou Burn After Reading (J Malcovitch). D'ailleurs, je remarque qu'au moins deux des derniers Coen décrivent des situations absurdes où les personnages sont tellement idiots ou limités que l'intrigue se conclut par une impasse totale.

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Clooney dans O Brother Where Art Thou n'est pas hautement éduqué, il utilise de trop grands mots pour son niveau réel. C'est une caractéristique clé de pas mal de personnages de leurs films, souvent ceux de Goodman, déjà dans Raising Arizona puis, fameusement, dans The Big Lebowski

C'est une caractéristique très américaine, au travail par exemple. Si tant est que leur œuvre est une tentative ou une autre de faire un grand portrait de l'Amérique, ce que je soupçonne, cet élément de la caricature est central. Ça illustre l'aspiration de l'Américain à s'élever au dessus de son statut.

Mais tout cela tape un peu à côté de la question de l'ignorance et de la vanité, me semble-t-il.

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Bon, je viens de voir Inception et j'ai vraiment bien aimé, je suis resté scotché pendant les 2h30 qui me faisaient un peu peur au début. Le plus gros défaut du film est Marion Cotillard.

Finalement je retire ce que j'ai dit par rapport à la bande annonce : rien à voir avec Matrix ni Existenz ou Dark City. Pour moi ce film a tout à voir avec Total Recall et l'univers de P.K. Dick : en sortant de la salle j'ai pensé "Le dieu venu du centaure". Honnêtement comme j'ai lu ce livre il y a longtemps et que je n'ai pas particulièrement accroché, je ne pourrais pas faire une comparaison soutenue, mais je viens de me rafraîchir la mémoire avec le résumé wikipedia et ça me paraît tenir le coup comme comparaison.

En tous cas le coup des rêves gigognes est tout à fait dans l'esprit de K. Dick, et dans l'esprit de ce que l'on retrouve dans Total Recall.

A un moment j'ai cru revoir la scène de Total Recall où un homme vient expliquer à Quaid qu'il est en fait dans une hallucination et qu'il est envoyé par la société Recall pour l'aider à s'en sortir (avec la "femme" de Quaid comme complice). Tout ce qu'a à faire Quaid c'est prendre une petite pilule de drogue que lui propose l'homme.

Sinon pour Ariane la référence au labyrinthe crève les yeux, mais il y a aussi la référence au fil avec l'histoire des totems.

Pour moi le sujet du film n'est pas le rêve ou la réalité, mais les paradis artificiels et la fuite dans un monde imaginaire pour échapper à la triste réalité. Les protagonistes savent très bien ce qu'ils sont en train de faire, et se rendent tous plus ou moins compte du danger qui les attend (en gros l'overdose). Mais une fois qu'ils ont goûté aux possibilités des paradis artificiels, ils n'ont qu'une envie c'est d'y retourner car la normalité leur paraît bien fade.

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Bon, je viens de voir Inception et j'ai vraiment bien aimé, je suis resté scotché pendant les 2h30 qui me faisaient un peu peur au début. Le plus gros défaut du film est Marion Cotillard.

Je viens de voir le film. Je suis d'accord avec la critique de Punu pour l'essentiel et cette remarque particulière (M. Cotillard est nulle). Le temps passe correctement mais je dois avouer qu'il ne reste rien après la vision de ce film. C'est beau, efficace, un pillage hors normes (je crois qu'on a oublié de citer "Eternal Sunshine of the Spotless Mind", la poésie en moins, pour la destruction du monde des rêves). Peut être une légère nouveauté dans les niveaux avec des référentiels de temps différents.

Pour moi il n'y a pas vraiment de "fond" du film. Ca se laisse regarder et ça s'oublie tout seul. Comme Nueve Reinas c'est en gros l'histoire d'une arnaque bien montée (qui arnaque qui pourquoi et comment est le vrai fond du film) la touche sf permettant juste des libertés de mise en scène.

J'ai encore une fois noté la composition très HALDEienne de l'équipe.

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