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Venezuela : l'autre grande réussite du socialisme


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Le pouvoir aux abois a-t-il lui-même créé un parti pour tromper les électeurs de l’opposition ? Ce parti, MIN-Unidad, a un nom qui porte à la confusion. Ses pancartes ressemblent à s’y méprendre à celles de la MUD-Unidad, la coalition des partis d’opposition. Même fond bleu, presque la même typographie, mêmes messages du type « ça suffit, l’anarchie », il y a de quoi se tromper.

 

Le PSUV jure que MIN-Unidad est un parti d’opposition, mais son candidat dans la circonscription de Sucre, William Ojeda, est un député apparenté socialiste. Comble de l’hypocrisie, la vignette électronique de la MIN sur laquelle devront appuyer les électeurs dimanche, dans les machines à voter, a été placée juste à côté de celle de la MUD. Selon l’institut de sondage Varianzas, la manoeuvre pourrait induire en erreur 7 % de l’électorat, « surtout dans les strates les plus pauvres ».

 

Le Conseil national électoral a imposé le 19 novembre à MIN-Unidad de retirer ses publicités « pour ne pas générer de confusion », mais les affiches de ce parti quasi fantoche, relancé il y a quelques mois avec d’immenses ressources financières, sont toujours là. Lorsqu’on en fait la remarque à la jeune fille qui distribue les tracts MIN-Unidad, elle répond avec un beau sourire : « Je ne savais même pas, je fais mon travail, c’est tout ! » Dans la région d’Aragua, la MIN-Unidad vient même de publier des affiches avec l’image du candidat de la MUD-Unidad.

 

Des pressions

 

Le pouvoir est visiblement effrayé par la débâcle électorale qui se dessine à l’horizon. Des employés d’entreprises d’État sont menacés de licenciement pour leur manque d’activisme ou obligés de se rendre à des réunions de candidats socialistes, selon divers syndicalistes de la puissante Corporation vénézuélienne de Guyana (CVG, métallurgie) ainsi que de l’incontournable pétrolière d’État PDVSA.

 

L’armée, qui se dit « socialiste » depuis des années, malgré l’interdiction inscrite dans la Constitution de prendre parti politiquement, est un autre levier utilisé par le PSUV pour sa campagne : le recteur de l’Université nationale de la force armée (UNEFA), le major général Luis Eduardo Quintero Machado, a ordonné aux professeurs de trouver dix votes favorables au PSUV, et de mobiliser chacun cinq étudiants pour qu’ils fassent le même travail, « afin d’obtenir 1,2 million de voix » dans l’armée. Il n’est d’ailleurs pas rare d’entendre les jeunes recrues scander « PSUV, PSUV » en courant très tôt le matin dans les rues de Caracas.

 

Au Venezuela, la « grande muette » ne compte pas se taire. Une source travaillant dans la Misión Barrio Tricolor, programme social destiné à repeindre et consolider les millions de baraques des quartiers pauvres, raconte : « Un haut gradé est arrivé à une réunion fin novembre et nous a dit de tout arrêter, car le PSUV avait déjà huit points de retard dans cette zone et qu’il ne les récupérerait pas. »

 

Maduro ne se laissera pas faire

 

Le PSUV et l’État ne semblent faire qu’un. L’ONG Provea a notamment dénoncé la présence de candidats en campagne du PSUV lors des attributions très médiatisées de logements sociaux aux Vénézuéliens ou des messages prosocialistes sur les bus publics et sur les milliers de taxis récemment importés par le gouvernement. « Il y a clairement des abus. Le gouvernement doit comprendre qu’il s’agit du dernier vote de confiance de ses bases, lesquelles sont déçues », analyse la sociologue Maryclen Stelling, l’une de ces socialistes critiques dont la voix a bien du mal à être entendue.

 

Les deux formations qui monopolisent la vie publique semblent plus préoccupées par les conflits politiques que par le débat d’idées. La MUD-Unidad (opposition) propose d’expulser les révolutionnaires pour « tout changer » et fait une campagne populiste sur « la fin des files d’attente » et « le retour du progrès ». Le PSUV assure qu’il ne va rien changer, malgré la crise, et effraie les indécis en affirmant qu’une victoire de l’opposition mettrait fin aux programmes sociaux du gouvernement.

 

Malgré un découpage électoral favorable au PSUV, les sondages annoncent que la MUD devrait remporter la majorité simple à l’assemblée. « En contrôlant le Parlement, l’opposition pourra interpeller des ministres sur leur gestion, amorcer des enquêtes sur la corruption ou encore promulguer des lois pour libérer les prisonniers politiques », estime le professeur de droit Simon Gómez. Visiblement peu enclin à cohabiter avec un Parlement d’opposition pendant les trois ans de mandat qui lui restent (jusqu’en 2019), le président socialiste a d’ores et déjà averti : « Je sais que nous allons gagner, mais si une circonstance négative se présente, j’irai dans la rue lutter avec le peuple, et la révolution passera à une autre étape. »

 

Élection demain au Venezuela ... Dans mes souvenirs Maduro gouverne par décret après approbation par le parlement. Si celui-ci change de camp ça sera probablement pas renouvelé.

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Salut.

 

Ma crainte est que sont 4 semaines pour l'opposition assumir les sièges parlamentaires et Maduro peut promulguer une loi déclarant qu'il continue à légiférer par décret.

  • Yea 1
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l'immonde préfère parler d'ultra-nationalisme et de populisme plutôt que de socialisme :

Le Monde.fr - Venezuela, la débâcle du populisme

Seize ans de régime ultranationaliste ont fait du pays un Etat totalement failli. Défait aux législatives, le président Maduro peut espérer quelque répit mais le chavisme a vécu.

http://www.lemonde.fr/idees/article/2015/12/08/venezuela-la-debacle-du-populisme_4826905_3232.html

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L'opposition vénézuélienne a revendiqué mardi la majorité des deux tiers au Parlement, deux jours après sa victoire historique aux législatives, ce qui lui permettrait d'exercer d'importantes prérogatives, voire de forcer un départ anticipé du président Nicolas Maduro.

La coalition de la Table de l'unité démocratique (MUD) "a obtenu, selon tous les registres et les vérifications effectuées, la majorité qualifiée" de 112 des 167 sièges du Parlement monocaméral, a écrit l'ancien candidat à la présidentielle Henrique Capriles sur son compte Twitter.

Ce chiffre a également été annoncé par le secrétaire exécutif de la MUD, Jésus Torrealba, lors d'une conférence de presse où il a précisé que ces 112 députés se réuniront jeudi pour évoquer leur rôle dans la future Assemblée, qui sera installée le 5 janvier.

Dans son dernier bulletin publié lundi soir, le Conseil national électoral (CNE) a attribué 110 sièges à la MUD, contre 55 au Parti socialiste unifié du Venezuela (PSUV) au pouvoir. Deux sièges restaient encore incertains.

Une majorité des deux tiers permettrait à l'opposition de convoquer un référendum ou mettre en place une assemblée constituante.

"Si l'opposition gagne les deux tiers (des sièges), elle pourra reformuler la composition du Tribunal suprême, qui ces derniers temps a toujours pris des décisions favorables au gouvernement", explique Carlos Malamud, expert sur l'Amérique latine à l'institut Real Elcano de Madrid.

Avec une telle majorité, elle pourrait également nommer les membres du CNE, approuver et modifier des lois organiques, soumettre à référendum des traités internationaux et des projets de loi, voter des projets de réforme constitutionnelle, voire entraîner, via une réduction de la durée de son mandat, le départ anticipé du président Nicolas Maduro.

La victoire de l'opposition aux élections législatives, la première en 16 ans, marque un tournant historique pour le chavisme (du nom de l'ex-président Hugo Chavez, président entre 1999 et 2013), jusque-là habitué à détenir l'intégralité des pouvoirs au Venezuela, dans un contexte de mécontentement populaire face à la grave crise économique qui frappe ce pays pétrolier, combinant graves pénuries et inflation galopante.

- Maduro fragilisé -

Elle constitue surtout un coup dur pour le président Maduro, 53 ans, au pouvoir depuis 2013. "Le fait que l'Assemblée passe à l'opposition change les règles du jeu", estime Luis Vicente Leon, président de l'institut de sondages Datanalisis.

"A partir de maintenant nous verrons un approfondissement des divisions au sein du chavisme, en particulier entre l'aile militaire, jusque-là apparemment dirigée par Diosdado Cabello, le président actuel de l'Assemblée nationale, qui sera certainement relevé de ses fonctions dès l'installation du nouveau Parlement, et l'aile civile menée par le président Nicolas Maduro", écrit Maria Teresa Romero, politologue à l'université centrale du Venezuela, sur le blog d'analyses Infolatam.

Selon elle, les deux hommes seront désormais fragilisés et "dans ce panorama, il sera très difficile au gouvernement de Maduro et au PSUV de redorer leur image et d'essayer de gouverner comme ils le faisaient jusqu'à présent, en s'imposant sans aucun contrôle".

Sur le site Aporrea, portail d'informations proche du chavisme, des voix commencent à sérieusement mettre en doute le maintien au pouvoir de Nicolas Maduro. "Dès aujourd'hui, la direction du PSUV devrait organiser une conférence de presse pour annoncer non seulement la démission de Nicolas, qui est le président du parti, mais aussi appeler à des élections de nouvelles autorités pour mars 2016", écrit l'un des journalistes du site, Rafael Rodriguez Olmos.

Prédisant une "paralysie politique" entre un Parlement et un gouvernement radicalement opposés, l'analyste vénézuélien Diego Moya-Ocampos, du cabinet IHS, prévoit que "pour sortir de la crise institutionnelle, l'opposition cherchera, depuis l'Assemblée nationale, à promouvoir un référendum révocatoire (contre Nicolas Maduro), qui pourra avoir lieu à partir du 1er avril 2016", à la moitié de son mandat.

"La capacité du président Maduro à rester au pouvoir (jusqu'en 2019, fin de son mandat, ndlr) dépendra de sa capacité à maintenir le calme dans le pays et garder le soutien de l'armée et de la Cour suprême", estime-il.

https://fr.news.yahoo.com/venezuela-lopposition-revendique-majorit%C3%A9-2-3-au-parlement-190544380.html

 

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Même si l'opposition réussit à foutre dehors Maduro (en imaginant que celui-ci ne fasse pas appel à l'armée ou que les syndicats qui le soutiennent ne foutent pas la merde), la fameuse opposition appelée MUD (Mesa de la Unidad Democratica) regroupe une vingtaine de partis politiques qui vont de la droite libérale au socialisme démocratique, difficile donc d'avoir un programme cohérent. Cette alliance est réunie autour d'un seul projet, celui de modifier la constitution, restaurer le pouvoir du parlement et foutre dehors Maduro. Derrière quand il faudra faire les réformes pour relever le Venezuela, ce sera très difficile de les mettre tous d'accord. En cas d'échec on ne peut pas écarter un retour du PSUV au pouvoir ou simplement par l'utilisation de tous les moyens de leur part pour court-circuiter les réformes et l'ordre social.

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...en imaginant que celui-ci ne fasse pas appel à l'armée...

 

Il semble que l'armée n'est plus, en tout cas, plus en bloc derrière les chavistes. C'est un général à la retraite,  Ovidio Poggioli, qui a organisé l'opération 7k qui a permis de transmettre en temps réel les résultats des bureaux de vote à l'opposition afin d'éviter les fraudes du régime. De l'autre côté, le général Vladimir Padrino López, ministre de la Défense avait clairement s'était porté garant du respect du résultat des urnes. enfin, une enquête récente signalait le mécontentement des soldats et officiers à l'encontre de Maduro.

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Cette alliance est réunie autour d'un seul projet, celui de modifier la constitution, restaurer le pouvoir du parlement et foutre dehors Maduro.

C'est déjà en soi une bonne réforme libérale à défaut d'être libertarienne, j'achète.

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Pourtant y a un général pour 34 soldats dans l'armée Vénézuelienne, ils devraient être heureux qu'il y ait autant de possibilités d'avancement.

 

Mouais, mais peut être que du coup les vrais militaires de carrière qui sont là où ils sont parce qu'ils ont fait leur boulot au lieu de cirer des pompes l'ont mal sentie passée.

Et puis les soldats sont pas tous cons, y'en a qu'on des familles, y voient bien que c'est pas la big fun partout.

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