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Aujourd'hui, en France


FabriceM

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il y a 2 minutes, Mister_Bretzel a dit :

 

L'argument auquel je me heurte c'est le suivant : tu penses vraiment qu'en retirant les aides aux personnes qui sont déjà en mauvaise situation va vraiment l'améliorer ?

L'Etat a créé une dépendance par son aide sociale, les comportements se sont adaptés. L'adaptation inverse va faire très mal. La suppression des aides qui ne s'accompagne pas d'un contexte économique prospère où les opportunités sont nombreuses va juste mener à un désastre encore plus grand.

 

Il faut faire l'inverse - 1. tu libères l'économie pour créer des emplois, et 2. tu diminues drastiquement les aides sociales pour que 3. les personnes restant fragiles dépendent de la charité privée, qui est la seule réellement charitable. et enfin que 4. les citoyens redeviennent des personnes responsables de leurs actes.

Mais ca n'arrivera pas car c'est foutu et trop tard.

  • Yea 3
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Just now, BirdyNamNam said:

 

Il faut faire l'inverse - 1. tu libères l'économie pour créer des emplois, et 2. tu diminues drastiquement les aides sociales pour que 3. les personnes restant fragiles dépendent de la charité privée, qui est la seule réellement charitable. et enfin que 4. les citoyens redeviennent des personnes responsables de leurs actes.

Mais ca n'arrivera pas car c'est foutu et trop tard.

 

Je suis tout à fait d'accord avec toi, c'est bien l'objet de mon message...

  • Yea 1
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il y a 51 minutes, Bisounours a dit :

Ce n'est pas du tout le cas. Pour les faits cités on est bien loin des incivilités qui à ma connaissance relèvent d'un manque de politesse ce petit plus qui apporte de la fluidité aux relations humaines.

À moins de dévaluer le sens des mots... ce que je suis prête à penser largement.

Quand les victimes sont tellement écoeurées qu'elles ne déposent plus de plainte pour un vol de portable avec violence, on peut s'inquiéter légitimement sur la banalisation du mal. Parallèlement c'est une deuxième atteinte qui leur est faite alors que les coupables s'en tirent pépère lorsqu'elles le font.

 

La banalisation du mal, rien que ça ! Haha

 

Plus sérieusement, je me suis fait voler mon téléphone cet été et je n’ai pas porté plainte car c’est une perte de temps, voilà tout. Avec violence ou pas.

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il y a 3 minutes, Johnnieboy a dit :

Plus sérieusement, je me suis fait voler mon téléphone cet été et je n’ai pas porté plainte car c’est une perte de temps, voilà tout. Avec violence ou pas.

Et donc, si tout le monde fait comme toi, il se passe quoi ?

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Ben voilà la banalisation du mal dans le sens du pas bien. Pas le Mal bien sûr 

La propriété d'autrui osef. D'ailleurs tu as laissé tomber.

Et à partir de quel moment tu vas estimer que ce n'est pas une perte de temps ? Pour un vélo  ? Ton porte feuille ? Ta voiture ? C'est donc une question de valeur plus que de principe. Donc c'est la fête pour les voleurs de téléphones et de vélos 

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il y a 7 minutes, Rincevent a dit :

Et donc, si tout le monde fait comme toi, il se passe quoi ?

 

C’est plutôt l’autre question que tu devrais te poser : si tout le monde porte plainte, ça change fondamentalement quoi ? À peu près rien. Ça empire peut-être les choses, en l’occurrence, car je ne voudrais sincèrement pas qu’un voleur non violent aille en prison. Je préférerais qu’il soit obligé de véritablement me dédommager. Que va-t-il apprendre en prison sinon à mieux voler et devenir plus violent ?

 Et puis, qui de sain d’esprit veut passer du temps avec des policiers dans un commissariat ?

 

 

il y a 5 minutes, Bisounours a dit :

Ben voilà la banalisation du mal dans le sens du pas bien. Pas le Mal bien sûr 

La propriété d'autrui osef. D'ailleurs tu as laissé tomber.

Et à partir de quel moment tu vas estimer que ce n'est pas une perte de temps ? Pour un vélo  ? Ton porte feuille ? Ta voiture ? C'est donc une question de valeur plus que de principe. Donc c'est la fête pour les voleurs de téléphones et de vélos 

 

Non mais la banalité du mal, c’est une formulation de Arendt à propos de Eichmann et de son procès. Banalisation du mal, ça fait un peu too much du coup.

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4 minutes ago, Johnnieboy said:

 

C’est plutôt l’autre question que tu devrais te poser : si tout le monde porte plainte, ça change fondamentalement quoi ? À peu près rien. Ça empire peut-être les choses, en l’occurrence, car je ne voudrais sincèrement pas qu’un voleur non violent aille en prison. Je préférerais qu’il soit obligé de véritablement me dédommager. Que va-t-il apprendre en prison sinon à mieux voler et devenir plus violent ?

 

La prison n'est pas forcément la seule réponse possible à un vol.

  • Yea 1
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il y a 10 minutes, Johnnieboy a dit :

une formulation de Arendt

ah je savais pas, sorry.

 

il y a 10 minutes, Johnnieboy a dit :

si tout le monde porte plainte, ça change fondamentalement quoi ? À peu près rien

hé bien c'est dommage.

 

il y a 11 minutes, Johnnieboy a dit :

je ne voudrais sincèrement pas qu’un voleur non violent aille en prison

Selon toi il n'y a que la violence physique qui mériterait la prison... mouais... n'importe quel vol, si pas violent, pas de taule... cool.

Tu préfères une indemnisation de la part du voleur. Ok. Donc si celui-ci n'est pas solvable, et scoop, c'est assez fréquent, il ne lui arrivera donc rien, il pourra recommencer tranquillou.

Et comme le fait remarquer @Marlenus il pourrait exister autre chose que la taule ou le remboursement. Mais évidemment, si déposer plainte ne sert à rien...

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4 minutes ago, Johnnieboy said:

 

En France, quelle réponse satisfaisante de la justice obtiendra-t-on ?

Je pars du principe que si on réforme pour que les gens aient l'utilité de porter plainte, cela veut dire aussi réformer la justice derrière.

 

Sinon, cela ne sert à rien.

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il y a 6 minutes, Marlenus a dit :

Je pars du principe que si on réforme pour que les gens aient l'utilité de porter plainte, cela veut dire aussi réformer la justice derrière.

 

Sinon, cela ne sert à rien.

 

il y a 9 minutes, Bisounours a dit :

ah je savais pas, sorry.

 

hé bien c'est dommage.

 

Selon toi il n'y a que la violence physique qui mériterait la prison... mouais... n'importe quel vol, si pas violent, pas de taule... cool.

Tu préfères une indemnisation de la part du voleur. Ok. Donc si celui-ci n'est pas solvable, et scoop, c'est assez fréquent, il ne lui arrivera donc rien, il pourra recommencer tranquillou.

Et comme le fait remarquer @Marlenus il pourrait exister autre chose que la taule ou le remboursement. Mais évidemment, si déposer plainte ne sert à rien...

On parle de porter plainte. Je pars donc du postulat que l’on parle de la France en 2020 et pas d’un monde hypothétique et meilleur. Parce que, sinon, je suis d’accord avec vous et j’ai plein de solutions à proposer.

 

 

il y a 5 minutes, Rincevent a dit :

@Johnnieboy : je note donc qu'on peut impunément te voler sans que tu ne mouftes. C'est un comportement... intéressant.

 

37F8voe.jpg

 

 

Non mais je n’avais aucun moyen de retrouver le coupable ou le téléphone donc je vois vraiment pas quelle autre option j’avais à part de ne plus y penser. Et à me rappeler que j’étais de retour en France. :D

 

 

Sinon, pour rester dans le thème du fil : vous trouvez pas qu’il y a beaucoup plus de mendiants qu’avant dans les grandes villes ?

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Il y a 4 heures, Johnnieboy a dit :

 

Super intéressant, pour le coup. Toutes les stats et graphiques sont stables ou à la baisse. Sauf les escroqueries (une idée d’interprétation ?) et celle que tu as partagée.

J'espère qu'on ne me bannira pas pour citer du Checknews (que je persiste à trouver bien plus sérieux que les Desintox du Monde), mais cet article fouillé relativise considérablement cette flambée des coups et blessures:

https://www.liberation.fr/checknews/2020/08/21/peut-on-dire-qu-il-y-a-de-plus-en-plus-de-violences-en-france-depuis-trente-ans_1797192

Si je retiens bien, il y a deux éléments:

- Depuis 2015, la police a changé de procédure d'enregistrement des faits, ce qui la conduit notamment à les intégrer dans ses données même quand il n'y a pas de plaintes

- Le périmètre juridique s'est élargi quant à ce qui est qualifiable de coups et blessures

Un intervenant évoque aussi l'idée qu'on tend de plus en plus facilement à porter plainte pour des violences domestiques.

Bref, je ne suis pas à l'aise avec ce sujet d'une montée des violences, car il me paraît difficile à évaluer précisément et objectivement.

  • Yea 1
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il y a 5 minutes, Bisounours a dit :

Ah zut, moi qui croyais que c'était la raison d'être de liborg.

On m'aurait menti ? :crying:

 

On partait, encore une fois, du dépôt de plainte et de son utilité en ce moment. Si vous voulez parler d’un monde hypothétique  libéral, je suis à 100% pour, comme d’habitude. Mais ne venez pas me dire que ça sert à grand-chose de porter plainte en France pour un vol de portable actuellement.

  • Yea 1
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Il y a 2 heures, Johnnieboy a dit :

 

Je connais et comprends ce sentiment. Le problème, c’est que l’on ne peut pas baser toute une conversation sur ça + des faits divers à l’échelle d’un pays de plus de 60 millions d’habitants.

 

Au contraire, je trouve ça très intéressant.


Et c'est ce que nous faisons, pour partie, sur le sujet Police, dérive, excès de zèle & toute-puissance étatique. On comprend un peu mieux les positions de chacun en appréciant nos parcours respectifs. Et les faits divers traduisent aussi l'état d'esprit de la societé.

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à l’instant, Loi a dit :

 

Au contraire, je trouve ça très intéressant.


Et c'est ce que nous faisons, pour partie, sur le sujet Police, dérive, excès de zèle & toute-puissance étatique. On comprend un peu mieux les positions de chacun en appréciant nos parcours respectifs. Et les faits divers traduisent aussi l'état d'esprit de la societé.

 

Non, il faut aussi des études, des statistiques, des réflexions un peu plus profondes. Ce qui existe sur le fil concernant la police. Et ce que l’on voit sur ce fil depuis quelques posts, aussi.

 

Parce que, sans vouloir être méchant, je ne vais pas me baser que sur le ressenti de Bisounours qui, de son petit bled paumé, semble lire beaucoup trop de faits divers violents. 

  • Nay 1
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il y a 21 minutes, Johnnieboy a dit :

Sinon, pour rester dans le thème du fil : vous trouvez pas qu’il y a beaucoup plus de mendiants qu’avant dans les grandes villes ?

Beaucoup plus de mendiants, de gens hagards au regard fou, et plus généralement de profils dont on ne peut pas s'empêcher de s'inquiéter quand on les croise. C'est le signe d'une chute accélérée. 

  • Yea 2
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il y a 18 minutes, Carl Barks a dit :

J'espère qu'on ne me bannira pas pour citer du Checknews (que je persiste à trouver bien plus sérieux que les Desintox du Monde), mais cet article fouillé relativise considérablement cette flambée des coups et blessures:

https://www.liberation.fr/checknews/2020/08/21/peut-on-dire-qu-il-y-a-de-plus-en-plus-de-violences-en-france-depuis-trente-ans_1797192

Si je retiens bien, il y a deux éléments:

- Depuis 2015, la police a changé de procédure d'enregistrement des faits, ce qui la conduit notamment à les intégrer dans ses données même quand il n'y a pas de plaintes

- Le périmètre juridique s'est élargi quant à ce qui est qualifiable de coups et blessures

Un intervenant évoque aussi l'idée qu'on tend de plus en plus facilement à porter plainte pour des violences domestiques.

Bref, je ne suis pas à l'aise avec ce sujet d'une montée des violences, car il me paraît difficile à évaluer précisément et objectivement.

 

Sauf qu'il y a une réponse à Checknews et Mucchielli, du reste, de Gilles Clavreul, que je recopie ici :  

 

"

Intéressant. Pas tellement sur les débats, nourris et pointus, sur les différents outils de mesure de la délinquance et de la criminalité, dont cet article montre la complexité sans parvenir à la déplier (il faut dire que c'est assez ardu pour un profane), mais sur l'usage médiatique du fact checking, qui sélectionne ses sujets en fonction de ce que la doxa journalistique du moment considère comme "significatif", "important", "à débunker", etc.
L'article n'est pas malhonnête ; seulement, il tire asymptotiquement vers la conclusion qu'on pouvait subodorer, et qui est la suivante : on ne peut pas affirmer avec certitude que la violence augmente sur la longue période, dit en substance son auteur, volant ainsi au secours du sociologue Laurent Mucchielli, qui maintient ne varietur depuis vingt ans que l'insécurité n'augmente pas, sinon dans l'imaginaire de citoyens intoxiqués par les médias, le pouvoir et l'extrême-droite. Propos que j'avais critiqué comme il me semblait qu'il faille le faire, au motif très simple que c'est tout à fait faux.
A l'appui de cette thèse, l'article de Libé rappelle les objections classiques et bien connues sur la fiabilité relative des données collectées par les services de police et de gendarmerie, recensées dans ce que l'on appelle "l'état 4001" : sous-enregistrement des plaintes, sous-déclaration de certains faits, sensibilité à l'activité des services, changements de nomenclatures et de logiciels...C'est un outil très imparfait, certes, mais on le sait très bien et ce que les praticiens de la sécurité, dont je suis (et c'est à ce titre que j'intervenais), recherchent avant tout, c'est de disposer d'indicateurs de pilotage qui les aident dans la conduite opérationnel et la hiérarchisation de l'action policière.
Cela n'empêche pas d'être lucide sur les biais. Ainsi, on sait que certains items retracent l'activité des services plus que la délinquance "réelle" : plus on contrôle la possession de drogue, plus on enregistre de faits ; idem pour les infractions au séjour - c'est l'effet pervers bien identifié de la "politique du chiffre". On sait aussi que sont notoirement sous-déclarés les violences domestiques, les faits qui sont en lisière du pénal (insultes...) ou ceux qui sont très difficiles à caractériser et à objectiver. Typiquement, les faits de discrimination. C'est la raison pour laquelle, en complément de la statistique sur les faits enregistrés, on a développé, depuis longtemps, les "enquêtes de victimation". De quoi s'agit-il ? En langage courant : de sondages. On soumet un questionnaire à un échantillon représentatif : avez-vous été victime durant l'année écoulée, d'un vol, d'une agression physique, d'une insulte raciste, etc. Ces enquêtes de victimation ont le grand avantage de lever le lièvre de la sous-déclaration : tous les faits qui ne peuvent être caractérisés ni prouvés, toutes les plaintes que les victimes n'ont pas déposées, peuvent être recensées par cette méthode déclarative. On peut ainsi voir l'écart avec les faits enregistrés, et bien sûr dans certains cas, cet écart est gigantesque : c'est pourquoi, en accord avec le Premier ministre, j'avais demandé le déploiement d'une enquête de victimation à large échelle dans le plan interministériel de lutte contre le racisme et l'antisémitisme de 2016. Utile, indispensable même, pour mesurer tout ce qui passe sous le radar.
Mais à l'inverse, les enquêtes de victimation ont leurs limites. D'abord, cela parait évident mais je le rappelle quand même, des faits objectifs et indubitables n'ont pas besoin d'être contre-vérifiés par des enquêtes d'opinion. Typiquement, les homicides ne sont pas sous-déclarés, et d'une façon générale les victimes sont peu loquaces...Ensuite, et sur une échelle beaucoup plus large, plus la qualification du fait est soumise à un difficile débat d''appréciation, plus la part laissée à la subjectivité de l'enquêté est grande. Par exemple - et à nouveau - pour des faits de harcèlement, d'insulte ou de discrimination. Dans une enquête, absolument remarquable, de Sebastian Roché, sur Les jeunes et la loi, conduite auprès d'adolescents des Bouches-du-Rhône, un chiffre m'avait frappé : alors que les musulmans peu pratiquants - que le sociologue appelle "musulmans -" dans son enquête - se situent dans la moyenne des répondants pour le pourcentage d'enquêtés se disant victimes de contrôles de police discriminatoires, ce pourcentage grimpe dans des proportions très importantes pour les "musulmans +", c'est-à-dire des musulmans très pratiquants. Précision importante : il s'agit d'hommes uniquement. Difficile de ne pas voir que l'appréciation subjective des enquêtés joue un rôle déterminant, car on imagine mal la raison pour laquelle les policiers pratiqueraient un sur-contrôle significatif des musulmans les plus observants. Enfin, les enquêtes de victimation n'échappent pas aux biais bien identifiés de tous les sondages - car c'est, j'y insiste, un sondage -, notamment en ce qui concerne la taille de l'échantillon, qui interdit des tris territoriaux, l'exclusion de certaines catégories et notamment les plus jeunes, mais aussi les plus âgés, ou la population carcérale. Ces limites sont connues ; elles devraient notamment conduire ceux qui utilisent ces outils à présenter les résultats sous la forme de pourcentages, et non de valeurs absolues, puisqu'il ne s'agit jamais que d'extrapolations sur la population totale à partir d'un échantillon de quelques milliers de répondants, et à indiquer les intervalles de confiance. Ce n'est que très rarement le cas : ainsi on peut lire des choses telles que "il y a eu 547 300 victimes de violences physiques" (exemple inventé) ce qui n'a, en réalité, aucun sens.
Si on essaie d'être à la fois pragmatique (de quelles données ai-je besoin pour éclairer l'action publique ?) et neutre (je ne cherche pas à prouver à toute force que "ça monte" ou que "ça baisse" en fonction de tel agenda politique, syndical ou autre...), on prend tous ces paramètres en considération, on utilise tous les outils de mesure en connaissant leurs limites, on essaie de lisser les ressauts conjoncturels (le COVID nous en a fourni un grandeur nature en faisant plonger l'activité délinquante, rare effet positif d'un choc majeur), on tente de reboucler avec des informations qualitatives (du genre : sur un territoire donné, une forte augmentation des cambriolages sur six mois peut être attribué à l'activité d'une seule équipe de malfaiteurs...) pour nourrir l'analyse, et enfin on essaie de dégager des tendances de fond.
J'en viens là : ce que j'ai pointé comme absolument contraire à la vérité dans l'argumentaire de Laurent Mucchielli, c'est l'idée que la violence n'augmente pas sur le long terme. Cette affirmation était si grossièrement fausse que je ne me suis pas employé à la démonter finement, mais ce n'est pas bien difficile. D'abord parce que le sociologue tient dans le vague et la période considérée (tantôt c'est "vingt ou trente ans", tantôt c'est "par rapport au Moyen-Age"...) et ce qu'il entend précisément par "violence" : on peut toujours isoler certains items, comme les cambriolages ou les vols à l'arraché, retenir une année haute dans le passé et la comparer à une année basse dans un passé récent, pour araser et relativiser les évolutions - on peut aussi, à l'inverse, maximiser les hausses en suivant le même genre de méthode. On peut encore prendre les seuls homicides pour constater, ce qui est vrai, qu'on tue moins en 2020 qu'en 1970, et sans doute moins, bien moins, qu'en 1600. Seulement on parle de 900 homicides en année pleine, à rapporter à 67 millions d'habitants - un fait statistiquement rare, heureusement ! - et surtout à plus de 3 millions de faits enregistrés par les services de police et de gendarmerie. L'insécurité ne se rabat pas sur les homicides, loin s'en faut.
En revanche, un agrégat retient particulièrement l'attention quand on parle de violences physiques, ou encore "d'AVIP" (atteintes volontaires à l'intégrité des personnes" : l'agrégat 7 de l'état 4001 qui recense les "coups et blessures volontaires non suivies de mort". C'est l'un des plus gros agrégats sinon le plus gros : il recense toutes les violences physiques commises à titre principal, c'est-à-dire hors vols violents par exemple.
Quelle est son évolution ? Elle est on ne peut plus nette : 110000 faits en l'an 2000, 206000 faits en 2010, 278000 faits en 2019. 153% d'augmentation en 19 ans.
Alors certes : il y a l'augmentation de la population ; les changements de méthode de comptage ; un meilleur enregistrement des plaintes ; sans doute une qualification préférentielle en coups et blessures de faits qui auraient pu jadis être déclassés comme de simples incivilités....Il n'empêche : quand l'évolution est aussi forte, sur un volume aussi important, il est impossible, absolument impossible, de contester la réalité de cette évolution, ni même de la relativiser. Il faut certes l'expliquer, l'analyser, la mettre en perspective ; mais la nier, c'est refuser de voir l'évidence. Et c'est cela, et pas autre chose, que j'ai reproché à Laurent Mucchielli. Toutes les autres observations de nature méthodologique, je peux en convenir, au moins en partie ; toutes les réserves qu'appellent les pratiques de comptage statistiques, je peux les partager. Mais refuser de considérer cette aggravation de la violence physique, c'est passer à côté d'un fait social majeur dont les conséquences politiques sont chaque jour plus évidentes.
Bien des données, plus précises, par type de violences et par territoires, viendraient appuyer le constat, en ligne avec ce que les acteurs de terrain observent et font remonter. Un policier affecté en BAC à Toulouse me confirmait il y a quelques jours l'explosion, somme toute récente, des homicides et blessures par armes : cela ne fait pas dix ans. Sur les deux derniers mois, ce sont 4 morts et une trentaine de blessés. Il y a trois ans, lors de mon enquête sur la laïcité, les chefs de la police à Nantes me signalaient l'apparition massive d'armes à feu et disaient "cela ne tire pas encore, mais cela va bien finir par arriver"; Et c'est arrivé. On peut multiplier les constats de terrain de cette nature : c'est aussi ce qui manque aux approches purement statistiques. La sécurité est l'un des rares métiers dont les professionnels sont tenus en suspicion permanente et rarement crus sur les constats qu'ils dressent ; ce serait grand tort de ne pas leur faire confiance et de ne pas assez les écouter. Heureusement, tous les sociologues ne tiennent pas les policiers, les gendarmes et les préfets dans la suspicion condescendante. Mais force est de constater qu'aujourd'hui le travail commun entre praticiens et chercheurs est pauvre - la faute en incombe aussi, il faut le dire, aux mauvaises habitudes du ministère de l'intérieur, lui aussi cachottier et suspicieux - ce qui obscurcit le débat public et prive les opérationnels d'éclairages qui leur seraient pourtant bien utiles.
Reste le point essentiel : l'aveuglement persistant d'une partie des élites intellectuelles, théoriquement progressistes, sur les questions de sécurité. L'article de Libé semble se navrer, de conserve avec son collègue du Monde Laurent Borredon, que je ressuscite des débats avec "20 ans de retard" ; mais ce sont eux qui ratiocinent le même genre de palinodies qu'on entendait, début 2000, sur le "sentiment d'insécurité" qu'aucun "vrai" chiffre ne confirmerait. On sait comment cela a fini. En revanche, on ne s'explique pas facilement comment vingt ans d'évolution de la société, vingt ans de progression de l'extrême-droite et vingt ans durant lesquels la gauche n'a été crédible politiquement qu'autant qu'elle a su faire face à l'enjeu de sécurité - notamment, entre 2012 et 2017 - n'ont absolument pas instruit tout une partie de la gauche. Certains n'ont rien oublié de leurs réflexes idéologiques, ni rien appris de l'expérience."

 

 

  • Yea 3
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il y a 19 minutes, Johnnieboy a dit :

 

Non, il faut aussi des études, des statistiques, des réflexions un peu plus profondes. Ce qui existe sur le fil concernant la police. Et ce que l’on voit sur ce fil depuis quelques posts, aussi.

 

Parce que, sans vouloir être méchant, je ne vais pas me baser que sur le ressenti de Bisounours qui, de son petit bled paumé, semble lire beaucoup trop de faits divers violents. 

 

Je n'ai pas dit qu'il ne fallait QUE des expériences personnelles mais qu'elles étaient néanmoins intéressantes en plus des sources "classiques". Tes expériences malheureuses avec des flics comprises.

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Il y a 1 heure, Loi a dit :

 

Je n'ai pas dit qu'il ne fallait QUE des expériences personnelles mais qu'elles étaient néanmoins intéressantes en plus des sources "classiques". Tes expériences malheureuses avec des flics comprises.

Ben si au contraire, car ce que tu lis et qui est la réalité de certains, corroborée par d'autres, et en nombre, et analysée par des professionnels, relève du pur délire de bouseux. Seuls ceux qui sont confrontés à la dure réalité peuvent intervenir. Ceux qui ont souffert dans leur chair. Donc un homme ne peut parler des femmes, un blanc ne peut parler des noirs, une personne à l'abri de la délinquance ne peut pas relayer les témoignages de ceux qui ont eu à en souffrir. Et par extension, si tu vis ailleurs qu'en France, tu ne peux donc pas parler de ce qui se passe en France puisque tu n'en fais pas l'expérience personnelle.

Donc, tes posts tu peux te les carrer quelque part, ce ne sont que des ressentis tout pourris.

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Et autrement, à part des attaques personnelles, @Johnnieboy que penses-tu des liens fournis par @h16 qui font état de l'expérience de mr Berger,  ce professionnel des jeunes délinquants ? De ces réflexions plus profondes et basées sur son expérience de 40 années ?Juste du ressenti ? Je ne fais que relayer comme d'autres ici, ce qui se passe depuis longtemps, et davantage ces dernières semaines. As-tu été lire les liens postés par H16 ou bien te contentes tu des miens ?

C'est tellement plus rigolo de poster les conneries de flics idiots en généralisant à toute la profession. Tellement camp du bien.

 

Relis-le et va aussi entendre son témoignage sur Sud radio.

https://www.lefigaro.fr/vox/societe/maurice-berger-la-montee-des-violences-en-france-est-trop-importante-pour-se-contenter-de-declarations-indignees-20200826?fbclid=IwAR0Pv34zP6CGugNtohQxLlZ52dxc07meu0KEjEc3xQDXICnoOvj14EgGJ80

 

 

Il y a effectivement de plus en plus d’individus extrêmement violents. Je préfère cette formule à celle d’ensauvagement de la société qui est trop globale. Et plus personne n’est à l’abri d’une mauvaise rencontre. L’étude d’Alain Bauer et Christophe Soullez,Le grand retour de l’homicide? , publiée cette année, montre une augmentation du nombre des homicides en France après une baisse de 60 % entre les années 1994 et 2014. Les chiffres de 2018 sont de 845. Ceux de 2019, autour de 950, donc une augmentation de 8,5 % en un an. Ce chiffre de 2019 est supérieur à celui de 2015 (872, incluant les 130 morts de l’attentat du Bataclan) et à celui de 2016 (892, incluant les 86 morts de l’attentat de Nice). Les auteurs concluent: «En tout état de cause, un profond mouvement de retour à la violence physique semble se produire en Occident, ignoré, volontairement ou involontairement, ou sous-estimé (…), ce qui remet en cause un acquis fondateur: le droit de vivre.» Le crime est donc devenu un mode de traitement des litiges.

 

....

 

Je suis totalement opposé à cette théorie qui est une spécificité de ce que je nomme la «dénisphère», laquelle désigne les agresseurs comme des victimes de notre vilaine société, et nomme «fascistes» les personnes qui se situent dans la sphère de la réalité. Cette culpabilisation a interdit de diffuser du savoir et de prendre les mesures nécessaires pendant de nombreuses années et elle est ainsi en grande partie à l’origine de la situation actuelle: l’INSEE comptabilisait une violence gratuite toutes les 44 secondes en 2018, alors que certains sociologues parlaient de «sentiment d’insécurité».

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il y a 30 minutes, Adrian a dit :

 

:icon_sad:

 

Pas surprenant ça fait longtemps que SES= Sciences économiques socialistes.

Et pour avoir vu des manuels de SES (il y a 10 ans) c'était 33% d'éco 66% de social.

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Il y a 5 heures, Johnnieboy a dit :

 

La banalisation du mal, rien que ça ! Haha

 

Plus sérieusement, je me suis fait voler mon téléphone cet été et je n’ai pas porté plainte car c’est une perte de temps, voilà tout. Avec violence ou pas.

 

Par curiosité, dans quel pays tu t'es fait volé?

Edit: je n'avais pu tes messages suivants. D'un autre coté quelle idée d'aller dans un pays du tier-monde :jesors:

 

 

 

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Il y a 5 heures, Rincevent a dit :

Et donc, si tout le monde fait comme toi, il se passe quoi ?

 

D’experience, se faire chourer 15k boules en liquide dans sa maison avec une liste des suspects présents ne vaut pas le coup de porter plainte. 

 

Donc si tout le monde fait comme lui, on économise du temps pour faire des choses utiles et compenser un peu l’inutilité de la police. 

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Il y a 4 heures, Johnnieboy a dit :

 

 

Sinon, pour rester dans le thème du fil : vous trouvez pas qu’il y a beaucoup plus de mendiants qu’avant dans les grandes villes ?

 

Juste en France ou aussi dans le reste du monde?

Car à Montréal j'ai l'impression qu'il y avait plus de mendiants quand j'y suis allé l'année dernière qu'en 2018...

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Le suspect arrêté pour le meurtre d’une adolescente est un violeur multirécidiviste

 

Citation

L’homme, âgé de 46 ans, avait déjà été condamné à 18 ans de prison en 2005 pour de nombreux viols.
(Le suspect était sorti de prison en 2016)
l’homme
 avait déjà été condamné en 2005 pour 17 faits de viols et d’agressions sexuelles à Poitiers

 

image.png.cb2d381314341a02065114c581eb5379.png


Ignoble

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