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Messages recommandés

Il y a 4 heures, NoName a dit :

Once upon a Time in Hollywood est super. 

 

Tiens mon film préféré c'est Children Of Men. 

 

Je vous laisse dérouiller le film. 

 

 

Ha oui tiens le film que j'ai le plus détesté de toute ma vie c'est The Last Jedi, on avait eu pourtant une critique dithyrambique de Nigel Lmao 


le dernier Tarantino doit être son meilleur depuis Jacky Brown 

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1 hour ago, Carl Barks said:

Inception, qui est le seul Nolan que je connaisse, est l'un des films les plus décevants que j'ai vus. Le point de départ est brillant et prometteur, mais il n'en fait quasiment rien. Au final, on a des scènes interminables de fusillades qui ne sont même pas bien mises en scène. 

Et puis, avec mon pseudo et mon avatar, je suis obligé de souligner qu'il y a une histoire de Picsou (par Don Rosa) cent fois meilleure sur le même principe. 

+1. Jamais compris la hype, me suis endormi devant.

 

Ceci dit, la comparaison est injuste. Don Rosa est un artiste exceptionnel, tant sur le dessin que le scenar.

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il y a 24 minutes, Cthulhu a dit :

 

Once Upon a Time in Hollywood ? C'est pas mal longuet pourtant.


Quand c’est bon, peu importe la durée. Je l’ai vu deux fois et j’ai adoré à chaque visionnage. 

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un des gros problèmes de Nolan, c'est sont envie de faire des films de guerre alors qu'il est pas incroyable dans la réalisation de ce type de plan.

 

Dans Inception, ca passait vaguement avec la scene d'assault final dans la neige (et diegetiquement, je pouvais accepter le concept de spawning de méchants facon jeux videos pour l'assault de la forteresse finale alors que dans Tenet, la scène finale est brouillonne, on ne voit même pas les méchants, il en reste juste quelque plans high concept mais c'est complètement illisible, si il faut reregarder plusieurs fois la meme scène et lire les cliffsnotes pour comprendre ce qui se passe, c'est un fail en tant que réalisateur.

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C'est très bien Tarantino, et Inglorious Basterds est un remake génial de To Be or Not to Be. Les premiers sont géniaux aussi. Et OUTIH retrouve le rythme décousu de Jackie Brown, c'est très agréable. J'aime les cinéastes qui rythment leurs films différemments (Lars von Trier est un bon exemple de ça aussi, à un autre niveau bien sûr). Bon, et le bitching anti-Tarantino est devenu officiellement snob depuis lgtps.

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Il y a 17 heures, Mégille a dit :

Oui, en bonne partie parce 1) il y a des distorsions temporelles relativistes, et 2) elles ont une place très importante dans le récit. C'est quelque chose qui manque souvent dans la science-fiction, surtout au cinéma (j'ai bien quelques autres exemples remarquables en tête, mais en littérature seulement). Et c'est très énervant, parce que c'est justement ce que j'attends de la science-fiction : raconter de nouveaux récits qui ne peuvent être imaginés que grâce aux possibilités ouvertes par la science... et pas juste remplacer la mer par l'espace dans une énième épopée. 

Je me souviens aussi avoir été très satisfait esthétiquement, peut-être en partie par la représentation de l'univers tel qu'on sait qu'il est : gigantesque, spectaculaire, mais presque (ou totalement ?) désert et inhospitalier... Un thème vertigineux qu'encore une fois on laisse trop souvent de coté, trop pressé qu'on est de tout remplir d'aliens dès qu'on peut.

 

Je suis un peu partagé sur la fin, mais dans l'ensemble, oui, je considère interstellar comme un très bon film. (peut-être parce que je ne m'y connais pas tant que ça en sci-fi ?)

C'est vrai que sur ces points le film est très réussi, en réalité j'ai beaucoup apprécié la première partie mais la fin couplée aux scènes sur Terre m'avaient totalement refroidis, après sur ce que dit @Carl Barks, c'est vrai qu'Inception est assez mal géré et que le film finit trop souvent (à mon goût) sur des scènes d'action, cependant j'en garde un souvenir assez vertigineux et le traitement du sujet s'il n'est pas incroyable a le mérite de ne pas non plus sombrer dans un style Fast Furious (beaucoup moins en tous cas que Time Out pour reprendre un film un peu lié aux thèmes d'Inception). 

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il y a 59 minutes, Vilfredo a dit :

le bitching anti-Tarantino est devenu officiellement snob depuis lgtps.

La critique que je lui adresse, c'est plutôt que je ne vois pas bien à quel genre d'adultes peut plaire le sadisme parfaitement gratuit de beaucoup de ses films (en conséquence de quoi je ne suis rien allé voir de récent de sa part). Mais j'ai sans doute raté quelque chose que tu ne tarderas pas à m'expliquer. ;)

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il y a 4 minutes, Prouic a dit :

Oui c'est un peu comme les threesome sur youporn , je me demande à quel genre d'adultes ca peut bien parler....

Les réalisateurs de films de pr0n ont la décence, pour la plupart, de ne pas prétendre à être primés au Festival de Cannes ou aux Oscars. ;)

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6 minutes ago, Rincevent said:

La critique que je lui adresse, c'est plutôt que je ne vois pas bien à quel genre d'adultes peut plaire le sadisme parfaitement gratuit de beaucoup de ses films (en conséquence de quoi je ne suis rien allé voir de récent de sa part). Mais j'ai sans doute raté quelque chose que tu ne tarderas pas à m'expliquer. ;)

 

Le sadisme de Tarantino me dérange un peu, mais ça ne m'empêche pas d'apprécier ses films.

Mon critère de sélection dans sa filmo c'est "quête légitime VS western amoral".

La première catégorie regroupe les scénars linéaires ou un héros poursuit un but légitime clairement défini. Le film porte alors le nom du héros, ou annonce la quête. Le héros est forcément issu d'une minorité et sa légitimité n'est jamais questionnée.

La deuxième catégorie regroupe les films où divers personnages s'affrontent, les frontières entre méchants et gentils sont floues, les méchants peuvent être charismatiques, les gentils peuvent être un peu simplets. Tout le monde peut mourir, personne n'est à l'abri.

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il y a 6 minutes, Solomos a dit :

Le sadisme de Tarantino me dérange un peu, mais ça ne m'empêche pas d'apprécier ses films.

Pour que ma critique soit claire, je profite de rebondir là-dessus : je ne prétends pas qu'il ferait de mauvais films, je considère plutôt que ses films sont malsains à cause de cette haute dose de sadisme gratuit, suffisamment malsains pour que je passe outre la qualité cinématographique de ses films par ailleurs.

  

il y a 6 minutes, Solomos a dit :

La deuxième catégorie regroupe les films où divers personnages s'affrontent, les frontières entre méchants et gentils sont floues, les méchants peuvent être charismatiques, les gentils peuvent être un peu simplets. Tout le monde peut mourir, personne n'est à l'abri.

Ce qui me fait penser que j'ai enfin vu Le Bon, la Brute et le Truand ce ouiquène : je n'ai pas vu passer les trois heures.

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1 minute ago, Rincevent said:

Pour que ma critique soit claire, je profite de rebondir là-dessus : je ne prétends pas qu'il ferait de mauvais films, je considère plutôt que ses films sont malsains à cause de cette haute dose de sadisme gratuit, suffisamment malsains pour que je passe outre la qualité cinématographique de ses films par ailleurs.

 

Oui, je comprends. La première fois que j'ai vu Reservoir Dogs ça m'a gâché le film. Mais j'ai trouvé les films suivants acceptables et je n'ai pas été gêné outre mesure.

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Mais WTF, deuxième. Doit bien y a avoir 10000 films qui ont des penchants dark ou crade produit depuis 20 ans, la quasi totalité du genre horreur, et en terme de population comme dit plus haut les déviances hors normes trouvant leur expiations en vidéo, c'est juste le site web le plus visité du monde hors servies et social media ( qui font d'ailleurs leur part du biz' là dessus)

 

tout n'est pas aussi gratuit ou explicite que le top 5 des scènes absurdes de Tarantino, mais j'ai l'impression que tu viens de mettre des

œillères de chwal , là. 

 

Et même si on est juste sur la catégorisation "malsain", je vois pas l'intérêt de mettre en valeur Tarantino plus que Peele ou Ducourneau, juste pour ce qui est récent ...

 

bref y a des gens pour regarder du sado, et apprécier le package autour,  et tant que ça reste dans le cadre de la télévision, avec les années d’éducation forcée sans doute, ce tropisme du spectateur me gène bien moins que beaucoup de déviances scénaristiques actuelles , comme le choix malsain d'être sentimental et émotionnel au détriment de la structure raisonnable du film, jusqu'a que la majorité des films construits soient écartés du box office ....

Ca peut te géner c'est évident, de la à pas comprendre comment ça a son fan club , qui plus est chez les adultes ( car apparemment y aurait que des ados pour ça ? ) , j'avoue que c'est moi qui comprend pas. Tu te serais posé cette question en 1980 je dis pas ...

 

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il y a 28 minutes, Solomos a dit :

 

Le sadisme de Tarantino me dérange un peu, mais ça ne m'empêche pas d'apprécier ses films.

Mon critère de sélection dans sa filmo c'est "quête légitime VS western amoral".

La première catégorie regroupe les scénars linéaires ou un héros poursuit un but légitime clairement défini. Le film porte alors le nom du héros, ou annonce la quête. Le héros est forcément issu d'une minorité et sa légitimité n'est jamais questionnée.

La deuxième catégorie regroupe les films où divers personnages s'affrontent, les frontières entre méchants et gentils sont floues, les méchants peuvent être charismatiques, les gentils peuvent être un peu simplets. Tout le monde peut mourir, personne n'est à l'abri.

Il y a effectivement cette catégorie ci, et puis celle-là, et ensuite il y a "Four Rooms". 

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22 minutes ago, Mégille said:

Il y a effectivement cette catégorie ci, et puis celle-là, et ensuite il y a "Four Rooms". 

Pas vu. Je parlais seulement des neuf films de Tarantino (en comptant Kill Bill comme un seul film)

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59 minutes ago, Rincevent said:

 

Ce qui me fait penser que j'ai enfin vu Le Bon, la Brute et le Truand ce ouiquène : je n'ai pas vu passer les trois heures.

Un de mes films préféré de tous les temps.

Les 3 acteurs sont très très bons.

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il y a une heure, Prouic a dit :

la quasi totalité du genre horreur

Ça a sans doute un lien avec le fait que je n'ai jamais éprouvé d'intérêt profond pour ce genre, tiens. Et c'est aussi ce qui m'a dégoûté dans Brightburn.

 

il y a une heure, Prouic a dit :

Ducourneau

Qui ?

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il y a une heure, Solomos a dit :

Pas vu. Je parlais seulement des neuf films de Tarantino (en comptant Kill Bill comme un seul film)

Il te reste donc un quart de film pour les avoir tous vu.

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Il y a 5 heures, Rincevent a dit :

La critique que je lui adresse, c'est plutôt que je ne vois pas bien à quel genre d'adultes peut plaire le sadisme parfaitement gratuit de beaucoup de ses films (en conséquence de quoi je ne suis rien allé voir de récent de sa part). Mais j'ai sans doute raté quelque chose que tu ne tarderas pas à m'expliquer. ;)

 

Sur le sadisme: je ne sais pas si c'est sadique. C'est assurément de la violence gratuite, mais sadique? Est-ce qu'on aime voir les personnages souffrir (et ces personnages sont-ils suffisamment réalistes?), ou est-ce un plaisir purement esthétique pris à la perfection des formes, des mouvements, du montage (la beauté géométrique des combats de Kill Bill vol 1, l'ingéniosité de la scène du pistolet dans les céréales par exemple) etc.?

 

Je penche pour l'esthétisme (qu'on lui a aussi reproché, j'y viens), parce que quand on me dit cruauté, je pense par exemple à Haneke, chez qui la cruauté se traduit dans une violence froide, crue, sans aucune esthétisation, et a une visée didactique (dégoûter de la violence réelle, et de sa représentation hollywoodienne déréalisante, l'idée étant que le cinéma nous arme plus ou moins à affronter l'horreur de la vie; là où la critique de Haneke ne fonctionne pas (et pourtant j'adore beaucoup de ses films), c'est qu'il y a des cinéastes parfaitement adeptes de la violence esthétisée, montrée en grand, qui sont aussi des cinéastes profondément moraux: je pense à Scorsese, qu'il faudrait là-dessus opposer à Tarantino, mais dans le "clan" des "esthètes").

 

Je pense aussi, et ici les choses se compliquent, à un mec comme von Trier, qui, lui, prend un plaisir visible à repousser les limites du supportable, du gênant, avec (The House that Jack Built, si on veut) ou sans (à peu près le reste de sa filmographie, surtout Idioterne et Nymphomaniac) perspective morale (quand la critique de la moralité et de son "hypocrisie" n'est pas elle-même directement thématisée, comme dans Dogville, et ce même s'il y a, dans Dogville, ultimement, une satire, donc une moralité négative, dont témoigne à mon avis... la façon dont est fait le générique de fin). Ici, le sadisme est donc indiscutable (plaisir pris à la souffrance du spectateur, qui donne sa matière au film + aucune absolution cathartique ou didactique qui donne à cette souffrance une quelconque signification: elle reste ainsi pure souffrance, et les films de von Trier se finissent souvent... dans le noir (Melancholia, Nymphomaniac)).

 

Ce qui, pour en revenir à Tarantino, me paraît distinctif, n'est donc pas le sadisme, puisqu'on est très loin de la perversion du genre de cinéma que je viens de décrire, mais, à un premier niveau, une stylisation de la violence qui la rend abstraite (Kill Bill vol 1 est à nouveau un bon exemple, avec l'oscillation entre les divers media: noir et blanc, couleurs et anime): c'est la violence moins quoi que ce soit de violent, le pur phénomène de la violence, sa pure apparence, délestée de l'effet de réel de la violence (la souffrance est tout entière intégrée à la représentation de l'acte violent, de la fusillade, de la bagarre, que sais-je, comme un élément intégrant du phénomène, et non comme quelque chose qui aurait une signification en soi). C'est, si on veut, une violence pure, mais, pour cette raison aussi, plus proche du cartoon, et donc d'une forme d'innocence (une violence toute possible, toute potentielle, à la fois inhumaine et irréelle dans ses dimensions) que d'un quelconque sadisme. Je ne prends pas plaisir à voir des personnages souffrir dans Tarantino. Je prends plaisir parce que je suis stimulé, comme un rat, par un ensemble de mouvements des corps et de la caméra qui fit ensemble, et qui me procurent un sentiment de satisfaction, de closure, comme un cercle parfait ou des livres bien alignés (I have OCD).

 

Pourtant, à un deuxième niveau, ce qui frappe dans le cinéma de Tarantino, c'est souvent son ambition morale (dans Inglorious Basterds et surtout dans Django). Django est un cas intéressant, parce que certaines scènes de violences, pour reprendre une phrase de Kitano, "font vraiment mal": le combat d'esclaves. Django comme Inglorious sont des défis parce que Tarantino doit intégrer son style plus qu'anhistorique (j'ai même dit irréel) précisément à un cadre réel, humain, historique etc.

 

D'un côté, ça aboutit, dans Inglorious, à une réflexion que je trouve fascinante sur la représentation même de la WW2 dans le cinéma (c'est le début du tournant méta de QT, annoncé dans Kill Bill, abouti dans OUTIH), une célébration nettement moins subtile des pouvoirs de la fiction (tuer Hitler, dans un cinéma), mais qui est liée à la première chose (dès 1941, Lang mettait Hitler dans la lunette d'un sniper dans Man Hunt), et d'un autre côté, à une symétrique déréalisation de l'histoire (on est en 1940, mais le début présente clairement le film comme un conte (once upon a time), Landa a la pipe de Sherlock Holmes, l'influence du western est partout dans la scène de la taverne, dont The Hateful Eight est d'ailleurs une (slightly too) extended version) et réalisation (au sens d'un devenir-réel) de la violence, une "réalisation" en ce sens qui n'est possible que dans une histoire ainsi fictionnalisée (c'est le paradoxe): ainsi, personne n'ira me dire que le massacre de la famille des Dreyfus qui ouvre le film est jouissif ou cathartique comme l'est, pour prendre un exemple paradigmatique, le final de OUTIH ou le massacre des Crazy 88 dans Kill Bill. Ce que j'entends par ce "paradoxe", c'est que QT n'utilise pas le passif de l'histoire dont il traite (ici, l'occupation, le nazisme) pour conférer, à titre de contenu de la représentation, une gravité et un sérieux à la violence représentée, ce qui est en fait assez facile (mettez-moi un décor de camp, un petit enfant juif: boom, everyone is getting emotional, quelle que soit la façon dont on le filme: c'est de l'émotion conceptuelle: je suis ému parce que le film me fait penser à quelque chose de terrible, mais je ne suis pas ému par le film) : au contraire, il commence par déréaliser ce passif (avec le once upon a time entre autres), pour intégrer ensuite, par l'intrigue, par l'écriture, par le suspense (donc, dans l'économie de sa "démonstration": avec les moyens du cinéma seulement, sans aide de la référence extra-fictionnelle de <ce qui s'est vraiment passé en 1940>), la violence "réelle". Ça, je trouve ça génial.

 

Pour prendre un exemple plus choquant, je trouve (call me a psycho) très plaisante à regarder la scène de torture du flic dans Reservoir Dogs. C'est drôle, c'est insensé, Madsen danse comme un démon, c'est de la cruauté pure. Le personnage de Madsen est indéniablement sadique. Il n'y a pas de personnage plus sadique dans l'histoire du cinéma; c'est la seule dimension de son personnage! Maintenant, est-ce que le film est sadique? Précisément parce que la scène est tellement bien faite, par exemple avec ce champ contre-champ totalement décalé quand Stuck in the Middle With You commence, et que la caméra fait un lent travelling latéral sur le visage amoché et baîllonné du flic qui ne sait pas ce qui est en train de lui arriver (pas du tout le genre de plan auquel on s'attendrait dans une scène de torture: on est presque cognitivement préparé à un clip show), le sadisme représenté est vidé de la représentation du sadisme. C'est d'ailleurs précisément cet évidement qu'un cinéaste comme Haneke trouvera immoral (et le sadisme filmique, a contrario, moral: aussi le pratique-t-il abondamment). Ce qui met les gens mal à l'aise dans cette scène, ce n'est pas le sadisme de la scène, c'est le fait que le sadisme soit représenté de façon aussi légère. C'est l'humour noir. Est-ce que l'humour noir est sadique?

 

Dans Django (que je trouve un film moins réussi pour des raisons dans le détail desquelles je ne vais pas entrer dans ce post, étonnamment long (la mauvaise influence de la lecture de Montaigne toute l'après-midi sans doute)), beaucoup des éléments "déréalisants" (comme le fait que le film est une sorte d'hommage à Wagner) qui fonctionnaient dans Inglorious reviennent, mais j'avoue que je ne comprends pas très bien ce qui rend la représentation de l'esclavage particulièrement insupportable. Certes, l'esclave livré aux chiens, la scène où Django est à deux doigts d'être castré, sont violentes et terrifiantes, mais simplement parce que le contenu représenté est plus extrême que, par exemple, le sort réservé aux "méchants". J'opposerai par exemple ça à 12 Years a Slave, où la scène la plus insupportable, pour moi, est celle où Chiwetel Ejiofor est pendu à l'arbre, et ce alors qu'on voit des trucs beaucoup plus gores (du point de vue du contenu: des scènes de châtiment corporel qui retournent l'estomac contre la jeune fille, fouettée par Fassbender pour je ne sais plus quelle raison) à d'autres moments. Django est donc pour moi le film où Tarantino a raté le double-mouvement (déréalisation/"moralisation" fictionnelles) qu'il avait parfaitement maîtrisé dans Inglorious. Là, ce que je vais dire est plus banal, mais les scènes qui m'ont marqué dans ce film (que je n'ai vu que deux fois, et il y a assez longtemps), c'est dû à Dicaprio, qui joue parfaitement bien. Pas à la mise en scène de Tarantino.

 

Un cas qui est intéressant, pour finir, sur le sadisme au cinéma: la scène d'agression du violeur des services sociaux dans The Girl With the Dragon Tatoo. Spoilers ahead. Fincher veut, à l'évidence, nous faire souffrir par empathie pour le violeur (je trouve la scène de revanche plus angoissante que la scène du viol, et je pense que that's the point), à rebours 1° de la violence cathartique des revenge rapes comme I Spit on Your Grave (ici, la violence est justement hautement non-cathartique (et "c'est étonnant", pour un spectateur de cinéma hollywoodien lambda)) 2° inverser la morale (aux yeux de Fincher, visiblement douteuse) de traitements du viol seulement fondés sur l'empathie pour la victime (réduisant la femme à une victime, surestimant la possibilité d'empathir, surestimant la valeur morale qu'une telle empathie, si elle existe vraiment, pourrait de toute façon avoir) 3° dégoûter de la violence en général, en prenant comme exemple non pas, comme dans Haneke (qui a pourtant, on l'a vu, la même "intention" artistico-morale), de la violence exercée par des êtres inhumainements cruels sur des êtres normaux et identifiables (Funny Games), mais, more challenging, de la violence exercée par un protagoniste qu'on a toutes les raisons du monde de soutenir, une victime qui plus est, sur un personnage entièrement détestable.

 

Mais tout ceci est intégré à la logique du film: qui est tout un long build up à la révélation d'un personnage de sadique pur (Stellan Skarsgard), et le grand principe du film (c'est mon interprétation) est non seulement de renoncer à la coutume hollywoodienne suggérant même le début d'une possibilité de comprendre ou de se mettre à la place, ou de s'identifier au monstre (c'est ici le tueur qui maintient que le Verstehen est possible: cf la réplique sur "more towels"), mais aussi d'inverser la logique masochiste qui fait le plaisir du sadique: se projeter dans la souffrance de la victime comme causée par lui, en rendant la projection possible, mais insoutenable, et l'identification, dès lors, impossible (parce que, elle, sadique par définition). Fincher fait donc une sorte de critique de l'identification comme sadique (le fait que je puisse facilement m'identifier au violeur dans la scène où le personnage de Rooney Mara se venge ne fait que confirmer ce point), et, à cet égard, on ne peut justement pas accuser Tarantino de sadisme, parce que rien, dans son cinéma, ne rend l'identification possible (sauf dans des cas justement "moraux" que j'ai essayé de distinguer, comme Inglorious et Django). C'est la raison pour laquelle j'ai voulu conclure sur Millenium. Maintenant, je vais dîner.

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6 hours ago, Daumantas said:

C'est vrai que sur ces points le film est très réussi, en réalité j'ai beaucoup apprécié la première partie mais la fin couplée aux scènes sur Terre m'avaient totalement refroidis, après sur ce que dit @Carl Barks, c'est vrai qu'Inception est assez mal géré et que le film finit trop souvent (à mon goût) sur des scènes d'action, cependant j'en garde un souvenir assez vertigineux et le traitement du sujet s'il n'est pas incroyable a le mérite de ne pas non plus sombrer dans un style Fast Furious (beaucoup moins en tous cas que Time Out pour reprendre un film un peu lié aux thèmes d'Inception). 

Les meilleurs films qui reprennent les thèmes d’inception, c’est Tron et The Cell

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il y a 1 minute, Prouic a dit :

Mets des notifs quand c'est important steuplé ^^

Mais cette personne ne semble vraiment pas importante. :jesaispo:

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Un essai impressionnant de @Vilfredo . Pas certain d'être d'accord avec tout ou d'avoir sa culture cinématographique ou son aisance à l'écrit, ceci dit.

 

Mais cette conversation s'appuie  vient sans doute sur des nuances lexicales. On a parlé de sadisme (qui ne paraît pas être au coeur de l'ouvre de QT), et de violence (mot extrêmement polysémique).

Violence, notamment au cinéma, fait usuellement référence à un angle de vue, à des combats, à un affrontement dans lequel le protagoniste fait usage de la force pour prévaloir. On est plus souvent dans le combat, parfois contre des PNJs abstraits et eux-même souvent combattants.

 

Chez Tarentino, la violence se focalise plus sur le fait d'infliger des lésion traumatisantes ou fatales à des êtres humains, qui ne sont pas forcément eux mêmes en situation de combat, et qui ont parfois un peu d'épaisseur. Les victimes de cette violence se font découper parce qu'elles font chier le protagoniste, mais ont souvent un côté "civil." Chez QT, la violence n'est pas le simple effet secondqire d'un défi que le protagoniste aura surmonté (comme celà peut-être le cas dans un film types Les aventuriers de l'Arche perdue dans lequel les cadavres se ramqssent à la pelle sans que le film ne soit perçu comme très violent)

 

On pourrait lier une filiation entre l'oeuvre de Tarantino et un film comme Straw dogs

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il y a 43 minutes, Lameador a dit :

On pourrait lier une filiation entre l'oeuvre de Tarantino et un film comme Straw dogs

Pas certain que la lecture du monde chez Sam et Quentin soit la même. Et, de fait, la violence dans Chiens de paille ne me semble pas gratuite/purement esthétique.

Pas certain qu'il faille y voir un élément moral chez Peckinpah pour autant (la violence, bien ? Pas bien ? Ca ne me semble pas être la question du film). Mais, chez lui, la violence semble être un élément factuel, inhérent aux relations humaines, quel que soit le degré de civilisation, un élément auquel il est impossible d'échapper.

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il y a une heure, Lameador a dit :

Un essai impressionnant de @Vilfredo . Pas certain d'être d'accord avec tout ou d'avoir sa culture cinématographique ou son aisance à l'écrit, ceci dit.

 

 

Même constat, bravo vilfredo. Ta capacité de synthèse et ton extrapolation culturelle me désespèrent quand à ma médiocrité à l'analyse et à l'écrit.

 

(par contre 1920 mots roger, faut que tu fasses qq chose à ce sujet, il m'a fallu en premier décider de TL:Dr ou pas :D )

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